surgeetambula Marc KOLANI

5ème dimanche du temps ordinaire, année C.

5ème dimanche du temps ordinaire, année C.

En ce dimanche où l’Eglise célèbre la 21ème journée mondiale du malade, les textes liturgiques nous orientent vers l’appel de Dieu. En effet, dans la 1ère Lecture, il est question de l’appel de Dieu adressé à Isaïe. Dans la 2ème, La 1ère lettre aux Corinthiens  évoque la vocation de Paul. Enfin l'Evangile nous a rapporté l'appel des premiers disciples de Jésus. Avant de parler proprement de l’Evangile du jour, essayons de situer la Parole de Dieu dans le contexte de la célébration du jour.

 

Journée mondiale du malade : Pendant que nous célébrons la journée mondiale du malade, les textes liturgiques du jour semblent ne rien avoir avec l’événement. Et s’il nous était demandé de proposer des textes pour la circonstance, volontiers, nous aurions fourni des Evangiles relatifs aux guérisons. Eh bien, nous aurions bien agi ! Mais, ne pensons pas que ceux que l’Eglise nous propose sont en déphasage avec ce qui se célèbre. Bien au contraire, et c’est providentiel qu’en ce dimanche il est plutôt question de l’appel du Seigneur. En effet, les malades ont besoin des gens qui les soutiennent, des gens qui aillent jusqu’à eux pour leur apporter la Bonne Nouvelle, pour leur apporter la sainte Communion, pour les encourager, les soutenir et les réconforter. Et c’est à nous que cet appel s’adresse. Saurions-nous, à la suite d'Isaïe, répondre : Moi, je serai ton messager. Envoie-moi ? Notre mission c'est de témoigner aux yeux du monde que Dieu, le "tout autre" se fait aussi le "tout proche" ; qu’il est avec nous dans le quotidien de la vie.

Comment allons-nous nous y prendre ? A l’endroit des malades et des souffrants de tout genre, nous sommes appelés à faire reconnaître le Seigneur par le regard de la foi, par des gestes fraternels. Nous sommes appelés à le rendre présent dans la visite et le soutien, tant spirituel que matériel des malades. Nous sommes appelés à le rendre présent dans l’accompagnement des familles en deuil. A l’égard des autres, nous devons faire connaître le Seigneur en nous engageant en réponse à son appel pour être par exemples des catéchistes, des animateurs des groupes et mouvements d’enfants, de jeunes, etc. A travers tous ces gestes de solidarité et bien d'autres, c'est le Seigneur ressuscité qui se manifeste à nous et à travers nous. Il compte sur nous pour qu’à notre tour, nous devenions des apôtres. Comme Paul et bien d'autres, nous avons la responsabilité de transmettre ce que nous avons vu et entendu, c’est-à-dire des envoyés. Mais, avant tout, il nous faut être obéissants à la parole du Seigneur et accepter faire route avec lui. L’attitude de Pierre en est l’expression profonde : Sur ta parole, je vais jeter les filets. (…)

 

L’Evangile du jour : La scène qui nous est ici relatée par Luc a trois différentes phases : la prédication d’abord, la pêche miraculeuse ensuite et l’appel enfin.

 

La prédication : C’est dans Pierre que Jésus prend place. Il s’installe confortablement, il s’assied pour être plus stable et aussi parce que c’est assis que l’usage voulait que l’on fasse les discours. Il parle d’abondance et tous sont séduits. Il esquisse les premiers traits de la future Eglise  comme un lieu d’enseignement. En lisant le récit de cette aventure, les chrétiens, bien plus tard  comprendront  que Jésus a besoin de la participation de chacun pour que son Evangile devienne réalité. Ainsi, Jésus sur sa barque montre qu’il n’est pas seul à l’œuvre.  Pour que sa parole puisse porter il faut qu’il reçoive l’aide de Pierre qui bien que fatigué se remet à la manœuvre. Il fait avancer le bateau  en pleine eau pour être à une  distance  raisonnable de la foule et pour ne pas être  étouffé par elle, mais il est assez près tout de même pour que la parole amplifiée par l’eau puisse atteindre chacun. Le contenu de l’enseignement ne nous est pas expressément livré, mais il convient de retenir et de se convaincre que l’enseignement que l’Eglise nous transmet aujourd’hui vient de Jésus qui instruisait longuement les foules venues l’écouter.

 

La pêche miraculeuse : Jésus  se tait au bout d’un moment. Mais ce n’est pas fini. Il remet les pêcheurs  au travail. Ils  n’ont pas perdu leur temps  pendant qu’il parlait. L’Evangile précise qu’ils ont  lavé leurs filets. Disons qu’ils se sont  préparés et apprêté leurs filets pour donner suite aux  événements, car Jésus aura besoin d’eux et de leur  matériel.  A contre cœur,  ils obéissent à Jésus qui les mobilise à jeter les filets à l’endroit indiqué. Maître, disait, en effet Pierre à Jésus, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais  jeter les filets. Ils s’exécutèrent donc et, voila le  miracle. Ils prirent une telle quantité de poisson que leurs filets se déchiraient. Cette pêche miraculeusement abondante annonce le futur succès de la prédication des apôtres qui sont appelés dorénavant à devenir pêcheurs d’hommes. Elle annonce d’avance le succès des apôtres à gagner le plus grand nombre possible de leurs auditeurs au Christ. Elle annonce aussi la toute puissance de Dieu,  pour qui rien n’est impossible. Puissions-nous, tous les jours de notre vie, faire confiance à Dieu.

 

L’appel : Après la très grande peur qui a frappé d’horreur et paralysé Pierre ainsi que les fils de Zébédée, après la confession de Pierre qui s’est reconnu pécheur, Jésus lui dit : sois sans crainte, désormais, ce sont des hommes que tu prendras. Comme Paul qui passera, bien plus tard, de défenseur ardent du Judaïsme au défenseur intrépide du Christianisme, Pierre et les autres pêcheurs sont appelés à passer de maîtres pêcheurs de poissons à d’experts pêcheurs d’hommes. A leur suite, nous sommes aussi appelés et envoyés pour être des pêcheurs d'hommes. Comprenons bien : cette pêche n'a rien à voir avec une capture. Il s’agit plutôt d'un sauvetage. Nous sommes un peu comme ceux qui se jettent à l'eau pour en ramener celui ou celle qui risquait de se noyer. A travers nous, c'est le Seigneur qui agira car il veut que tous les hommes soient sauvés. Saurions-nous lui prêter notre disponibilité ?

 

Seigneur, nous savons que sans toi nos filets resteront vides. Donne-nous la grâce de toujours obéir à ta Parole, d’aimer et de fréquenter régulièrement la prière et les sacrements. Rends-nous témoins de cette présence auprès de nos frères afin qu’en nous voyant vivre, ils puissent s’écrier : Dieu est effectivement avec eux ! Amen !



13/02/2013
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