surgeetambula Marc KOLANI

Homélie du 04 novembre 2012, 31ème dimanche du temps ordinaire, année B

Homélie du 04 novembre 2012, 31ème dimanche du temps ordinaire, année B

31ème dimanche du temps ordinaire, année B.

 

Textes liturgiques : Première Lecture : Dt. 6, 2-6 ; Graduel : Psaume 118 ; Deuxième Lecture : He. 7, 23-28 ; Evangile : Mc, 12, 28b-34.


Grand papa, raconte-moi encore l’histoire du chevreau et de la hyène. Le vieux se redressa, passa la main sur sa barbe blanche et reprit pour une énième fois, l’histoire à son fiston qui en éprouvait toujours et davantage d’admiration. Et grand papa ajouta : voilà pourquoi il est insensé de penser que le prétendu détracteur, le prétendu ennemi est toujours armé pour piéger, pour faire du mal. Reçois-le toujours et avant tout comme une personne animée de bonne foi.

 

Chers amis, que c’est beau, que c’est édifiant d’écouter la lecture de cette page d’Evangile qui relate la scène d’une conversation entre Jésus et un scribe. Bien souvent, dans les synoptiques, les scribes, lorsqu’ils abordent Jésus, le font avec des intentions malveillantes. Dans un long discours rapporté par Matthieu (chap. 23), on entend Jésus leur dire : malheur à vous, scribes. Mais l’exception confirmant la règle, aujourd’hui, c’est un de ceux-là qui s’entretient de façon très courtoise et profonde avec Jésus. A l’issue de cet échange qui tourne autour du premier de tous les commandements, on peut tirer cette conclusion : il n’est pas loin du Royaume de Dieu celui qui aime Dieu par-dessus tout et aime son prochain comme soi- même.

 

L’amour de Dieu et du prochain, voilà : il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. Déjà, le Décalogue résumait parfaitement les 613 commandements (365 défenses et 248 commandements positifs) que les scribes avaient méticuleusement tirés de la Torah. C’est donc de ces dix que l’interlocuteur cherchait le premier. Jésus les résuma en deux commandements : d’une part, l’amour de Dieu dans lequel on peut retrouver les trois premiers commandements du Décalogue ; et d’autre part, l’amour du prochain qui contient les sept autres. C’est bien ce qu’on appelle le double commandement de l’amour.

 

Mais, pendant que je méditais ce texte, je me suis par ailleurs entretenu avec Jésus et je lui ai posé cette double question : Seigneur, si nous considérons l’amour comme un sentiment naturel qui pousse l’homme à éprouver de l’affection pour l’autre, comment l’amour peut-il donc faire l’objet d’une prescription juridique ? Est-il possible de contraindre quelqu’un à aimer ? Il me répondit : Jeune homme, ainsi, tu n’as rien compris ; ta question n’est qu’agitation de sophiste ; l’amour dont il est ici question n’est pas seulement qu’une affaire de sentiment ; il est aussi et surtout une disposition intérieure innée qui pousse l’homme à préférer le bien à tout et à le rechercher sans se lasser pour lui-même et pour les autres. A cette réponse, je compris qu’il s’agit, dans l’ordre de l’échelle de nos valeurs, de mettre Dieu au premier plan ; Il est l’Ultime et Suprême Valeur que synthétise le Shema Israël : Ecoute Israël, Le Seigneur Notre Dieu est l’Unique … Or l’Unicité de Dieu est aussi altérité. En ce sens, il s’agit aussi d’œuvrer pour le bien tant matériel que spirituel des autres. Mais, une ombre persistait encore en moi quant à la question de l’amour de Dieu. Je poursuivis alors : comment puis-je donc aimer Dieu que je ne vois pas ? Tu en es capable, me répondit-il ; Dieu qui est amour t’a créé à son image et à sa ressemblance ; il a mis cette marque originelle en toi pour que tu sois avec lui un partenaire amoureux et que tu puisses aimer ton prochain. Aussi, sache-le, pour tes exercices de charité : le visage de Dieu et celui du prochain ou mieux, l’amour de Dieu et du prochain s’appellent et s’interpellent. A ces mots, ma satisfaction fut telle que je mis la main sur la bouche et n’osai plus l’interroger.

 

Chers amis, dans le double commandement de Dieu et du prochain, il y a distinctement deux commandements. Gardons-nous de vouloir les fusionner en un seul, même s’ils vont de pair. S’il est vrai qu’aimer Dieu seul ne suffit pas, il ne l’est pas moins vrai pour le prochain. Le premier commandement ne suffit pas. Sans quoi, Jésus se serrait arrêté là, vu que le scribe ne lui avait demandé qu’un seul commandement, le premier. Le second ne remplace pas le premier. Toutefois, ils sont les premiers, non dans le sens qu’ils occupent les premières places, « ordinalement » parlant, mais parce qu’ils ont la primauté sur tous les autres. Et cette prépondérance vient du fait qu’ils constituent la source et le but de tous les autres commandements ; source parce que tous les autres en découlent ; but parce que tous les autres y convergent.

 

Demandons au Seigneur de mettre en nous la soif de la compréhension de sa Parole. Que sa grâce nous soutienne pour que, au lieu d’étiqueter nos prochains avec des préjugés malsains, nous les aimions et leur cherchions du bien. Que par-dessus toutes choses, nous aimions Dieu et le servions de tout notre cœur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ; tu aimeras ton prochain comme toi-même. Dt.6, 30.31

 

Bon dimanche à tous et à chacun et que la bénédiction du Dieu Tout-Puissant descende sur vous et y demeure à jamais.  Amen !

                                                                                                      Abbé marc Boima KOLANI.



02/11/2012
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