surgeetambula Marc KOLANI

Homélie du 2ème dimanche du temps de l'Avent, année C.

2ème dimanche du temps de l’Avent, année C.

L’appel à la conversion et l’universalité du salut.

Textes liturgiques : 1ère Lecture : Ba 5, 1-9 ; Graduel : Ps 125 ; 2ème Lecture : Ph 1, 4-6.8-11 ; Evangile : Lc 3, 1-6.

 

Voilà un fugitif, un va-nu-pieds dont l’habit est réduit en peau de chameau et la nourriture en sauterelles - Jean-Baptiste - qui parle avec une autorité inouïe : « Tout ravin sera comblé ; toute montagne et toute colline seront abaissées … Tout homme verra le salut de notre Dieu ». Quelle est la portée de cette prophétie empruntée à Isaïe? (cf. Is 40, 1-3). En quoi peut-elle nous interpeler au jour d’aujourd’hui ?

                                           « Tout ravin sera comblé » :

                        L’HEURE N’EST PLUS A LA DEPRIME NI AU DESESPOIR.

Chrétien mon frère, chrétienne ma sœur, tous les jours, sans exception, nos postes récepteurs de télévision ou de radio relatent des faits qui habillent la terre d’un manteau de tristesse : corruptions, chômage, violences, accidents, putschs, tsunamis, morts affreuses, etc.. Devant cet aujourd’hui semé d’embûches, la parole des prophètes se font entendre avec autant d’acuité que jadis : « Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ! » (1ère Lecture : Ba 5,1). Faites place à la joie et à l’espérance. Et c’est là le propre du temps de l'Avent: pas question de se laisser aller à la déprime et au désespoir. Lorsque nous perdons la joie et l’espérance nous sommes comme au fonds d’un ravin et du coup, la vie devient insipide. Le temps de l'Avent nous redit que nous devons « habiller notre cœur » de la Joie et de la certitude qu'avec la Venue de Jésus nous sommes une nouvelle créature, dans une création nouvelle: avec Jésus, l'être humain est passé d’une énigme indéchiffrable à une "histoire sacrée"! Soyons rassurés, Le monde ne peut pas se terminer dans l’échec, ni l’homme finir dans une impasse.

 

Chers frères et sœurs, évitons le découragement ! Osons espérer ! Le Seigneur qui vient compte sur nous pour témoigner de l’espérance auprès de ses frères, nos frères. Mais, il faut qu’auparavant nous soyons nous-mêmes porteurs de cette espérance. Ainsi aurons-nous de quoi transmettre aux malades très éprouvés, aux familles endeuillées et à tous ceux qui souffrent physiquement ou moralement auxquels le devoir nous incombe de rendre visite.

 

                          « Toute montagne et toute colline seront abaissées » :

                 C’EST PLUTOT LE MOMENT DE LA SINCERITE ET DE L’HUMILITE.

A quelle montagne et à quelle colline Jean-Baptiste fait-il allusion ? Il s’agit de notre orgueil et de notre autosuffisance. Pourquoi nous enorgueillir, pourquoi nous « gonfler », pourquoi « muscler » si nous savons pertinemment que nous dépendons de la bonté de Dieu ? Au lieu de nous rapprocher de la Providence, ces conduites nous en éloignent. Il nous faut donc nous en détourner. Voilà pourquoi Jean-Baptiste proclamait un baptême de conversion. Cet appel nous est aussi adressé aujourd’hui. La voix du précurseur se fait entendre dans nos oreilles, en ce moment où nous préparons la venue du Seigneur pour que nous nous convertissions, pour que nous fassions un saut qualitatif dans la recherche des vertus morales en renonçant au péché et en nous  ouvrant à l’amour du Christ. Il ne nous est pas demandé de devenir des saints vivants. Il nous suffit de nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et qui nous empêche d’aimer véritablement, il nous suffit de prendre des résolutions positives et de mettre Dieu au centre de notre vie. Ces attitudes n’iront pas de soi, soyons-en convaincus, car il nous arrivera de rechuter et même de retomber n fois dans les mêmes péchés. C’est en ce moment qu’interviendra le sacrement de pénitence qu’aucun chrétien ne devrait hésiter de demander. Voilà l’appel à la conversion qui nous est adressé en ce 9 décembre 2012 et en ce temps de l’Avent.

 

                         « Tout homme verra le salut de notre Dieu » :

                                       L’UNIVERSALITE DU SALUT.

L’étude comparée des 4 Evangiles révèle que Luc est le seul qui emploie le terme de salut, à l’exception de Jean qui en a fait mention une seule fois (cf. Jn 4,22 : lorsque Jésus disait à la Samaritaine : « … le salut vient des Juifs »). Plusieurs raisons motivent cette particularité du troisième Evangile. Parmi tant d’autres, il y a le fait que Luc était d’origine païenne ; qu’il fut disciple de saint Paul dont les écrits sont purement sotériologiques, et bien entendu qu’il s’inspire largement du prophète Isaïe pour relater les faits, les paroles et les attitudes de Jésus, ce Isaïe qui fut le premier à percevoir le salut accordé à tous les peuples à partir d’Israël. En indiquant l’année du début du ministère de Jean-Baptiste (l’an 15 du règne de l’empereur Tibère, soit en l’an 28 de notre ère) et en citant nommément les autorités politiques et religieuses de son époque, Luc entend situer la prédication du précurseur dans le temps et au-delà des frontières de la Palestine. Le prophète proclame la venue imminente du Sauveur, le Messie, le Fils de Dieu, celui qu’espéraient bien des générations. Le salut est proche ! Mais ce projet de salut ne s’adresse pas seulement à Israël, même s’il doit en être la base et le centre. Bien plus, il est universel. Il s’adresse à tout homme. Il doit s’étendre à l’humanité entière « jusqu’aux extrémités de la terre » comme le dit Luc dans les Actes des Apôtres (Ac 1, 8). Il ne doit avoir de barrière entre l’Evangile et quelque Etat que ce soit. Et son itinéraire, le voici : de Jérusalem et des Juifs au monde entier et aux païens.

 

Chers amis, aujourd’hui, le salut doit partir du témoignage des chrétiens, il doit partir du cœur de toute personne se réclamant du Christ, pour atteindre l’humanité entière. Ainsi, il dépend de chacun pour que ce salut apporté par Jésus et qui se veut universel se réalise à tous les niveaux de notre existence, contamine les autres, par le témoignage qui s’en suit et atteigne le monde entier.


Bien chers frères et sœurs, construisons dans notre cœur le temple de Dieu dont la fondation sera le pardon ; les briques, charité ; le toit, l’humilité et la peinture, la joie! Puisse le Seigneur nous aider à lui construire ce temple. Puisse-t-il accepter y habiter.   Amen!  

                                                                                            

                                                                                   Abbé Marc Boima KOLANI

                                                                                                                                                                                                       

       Bon dimanche à tous et à chacun en compagnie de la bénédiction divine.



08/12/2012
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