surgeetambula Marc KOLANI

Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire année B

HOMELIE DU 11 NOVEMBRE 2012, 32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B.

TEXTES LITURGIQUES :

Ière Lecture : 1R 17, 10-16.

IIème Lecture : He 9, 24-28

Graduel : Psaume 145

Evangile : Mc 12, 38-44.

Un jour, un mendiant, GANDJA, rencontre le cortège resplendissant d’un prince de renom et se dit : « Ah ! Voici enfin mon jour du salut ». Le prince s’arrêta et, à la grande surprise de GANDJA, lui demanda de l’aumône. Embarrassé, le mendiant chercha et, du fond de sa besace, lui sortit un grain, un petit grain de maïs. Le prince le remercia et continua sa route. Le soir, quand vint le moment de faire les comptes, GANDJA n’en revenait pas. Parmi ses grains de maïs, il s’aperçut qu’il y en a un qui est en or. Il comprit que c’était là le substitut du don fait au prince. Regrettant alors de n’avoir pu donner qu’un seul grain, il mit à pleurer tout en se disant : « j’aurais dû tout donner ! »

 

Donner, tout donner : « Voilà le message phare des textes liturgiques de ce 32ème dimanche du temps ordinaire de l’année B.


En effet, dans l’Evangile de ce jour, nous voyons Jésus assis dans le Temple en face de la salle du trésor et s’intéressant aux faits et gestes des donateurs : les riches dont les scribes mettaient dans le tronc de grosses sommes. Jésus s’adresse alors aux scribes avec des paroles dures. Ces derniers étaient des experts dans la connaissance de la Bible. Ayant la noble charge d’instruire les autres, ils étaient aussi très considérés puisqu’ils étaient les seuls habilités à enseigner aux fidèles. Mais, Jésus les qualifie d’hypocrites.

 

Jésus peut parfaitement apprécier ce que nous sommes puisqu’il nous connaît mieux que nous ne nous connaissons nous - mêmes. Mais, nous, plutôt que de taxer les autres d’hypocrites, il nous faut nous examiner nous – mêmes pour découvrir si nous ne le sommes pas. Et peut – être moi le premier ? Comme les scribes je porte une longue robe – la soutane –, comme eux j’ai étudié la Bible; comme eux je prie longtemps puisque je dis le bréviaire cinq fois par jour ; je prie en public étant donné que le dimanche je suis à l’autel, je proclame la Parole de Dieu et la commente. Malheur à moi et à mes frères si j’agis, si nous agissons pour paraître bien. Puisse Dieu nous en garder.

 

Marc met par ailleurs, en avant une veuve, une pauvre veuve qui mit seulement deux piécettes. L’ayant remarquée, Jésus s’adressa à ses disciples en leur disant : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Quels propos à la fois solennels et sonores ! Le don de la veuve s’ajuste avec « se donner » ! Elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. Nous donnerions toutes les raisons à cette veuve de ne rien donner et de laisser les autres cotiser pour l’entretien du Temple. Mais elle a une "conscience toute autre que la nôtre". C’est à Dieu qu’elle donne tout. C’est en lui qu’elle met toute sa confiance. Et c’est ainsi que  le Seigneur veut que nous soyons. Il "exige" que nous donnions le meilleur de nous-même pour nos frères et ce, à la plus grande gloire de Dieu. Cela fait, nous serons des dignes fils de Dieu le Père qui a donné par amour son Fils unique pour sauver l’humanité pécheresse ; nous serons de vrais imitateurs de Dieu le Fils qui a accepté cette mission jusqu’à la croix pour un Amour victorieux de la mort et du péché, prolongé par sa résurrection et son don de l’Esprit d’amour.


La IIème Lecture fait écho de cet amour insondable qui a conduit Jésus à tout donner en se donnant lui-même pour le salut de l’humanité. L’auteur situe le don de Jésus face aux prêtres juifs offrant des sacrifices toujours à renouveler : mort comme tous les hommes, il apparaîtra « une seconde fois », « pour le salut de ceux qui l’attendent ». Et ceux-là constituent le peuple immense, impossible à dénombrer dont parle l’Apocalypse, tous saints en Dieu.


La Ière Lecture, pour sa part, nous présente la veuve de Sarepta. Celle-ci offre au prophète Elie tout ce qui lui reste de nourriture représentant quelques heures à vivre avec son fils : « Après cela, disait-elle au prophète, nous mourrons, mon fils et moi ». Elle fait toutefois confiance au prophète et, à travers lui, à Dieu. Une telle attitude représente pour elle tout son potentiel de vie. Ainsi elle entre avec Dieu dans une relation de vie. Il y a ici bien plus qu’un simple geste, bien plus qu’un devoir de recevoir l’étranger ; elle donne matériellement sa vie. Les deux veuves dont parlent les textes d’aujourd’hui ont su percevoir qu’elles n’avaient plus d’autre appui que Dieu seul. Par leurs gestes, elles révèlent où est leur vrai trésor. Jésus ne s’y trompe pas, Lui qui quelques temps après fera la même démarche en donnant sur la Croix sa vie.

 

Le devoir nous incombe de tirer les conséquences de l’attitude de la veuve de Sarepta. Ne sommes-nous pas déjà invités à un accueil très ouvert de l’étranger, même s’il ne partage pas les mêmes convictions politiques ou culturelles ou encore politiques que nous ? N’est-il pas de notre devoir d’œuvrer pour que tous aient de la nourriture et de l’eau potable nécessaires au corps et à l’esprit pour plus d’humanité et de dignité ? N’aurions-nous pas à acquérir une formation plus grande de l’Evangile dont la loi est celle de l’amour.

Le Psaume responsorial, pour sa part nous exhorte à faire justice aux opprimés, nourrir les affamés, redresser les accablés, aimer les justes, protéger l’étranger, soutenir la veuve et l’orphelin. A cette liste suffisamment longue, ayons le courage d’ajouter que nous devons aussi aider les sans emploi, les sans logement, et tous ceux et celles qui souffrent d’une façon ou d’une autre.


Que le Seigneur nous aide à toujours avoir un regard compatissant et respectueux pour les Pauvres, que nous soyons sensibles à tout ce qui est humain. Puisse-t-il nous faire la grâce de toujours donner le meilleur de nous-même afin que toute notre vie soit remplie de l’amour de Dieu et du prochain

Abbé Marc Boima KOLANI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



10/11/2012
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