surgeetambula Marc KOLANI

Homélie du 3ème dimanche de l'Avent, année C.

HOMELIE DU TROISIEME DIMANCHE DE L’AVENT, ANNEE C.

Textes liturgiques : 1ère Lecture : So 3, 14-18a ; Graduel : Is 12, 2-6 ; 2ème Lecture : Ph 4, 4-7 ; Evangile : Lc 3, 10-18.

Troisième dimanche du temps de l’Avent ou dimanche de la joie. Ce jour rappelle la joie de l’Eglise dans l’attente de l’événement du Christ.  Qu’est-ce qui motive la joie à laquelle nous sommes conviés ? Quel chemin devons-nous emprunter pour y parvenir? Scrutons plutôt les textes liturgiques qui en parlent longuement.

 

1- L’annonce de la joie : Dimanche dernier, à la fin de notre homélie, nous avions formulé une prière dans laquelle nous demandions à Dieu de nous aider à lui construire dans notre cœur un temple dont la peinture serait la joie. Et voilà qu’aujourd’hui la liturgie nous invite expressément à ce sentiment de bonheur et de vive satisfaction. « Pousse des cris de joie, éclate en ovation, réjouis-toi, tressaille d’allégresse ». (So 3, 14). Ce message était adressé au peuple de Dieu à une époque où il lui semblait que Dieu s’était éloigné de lui ou n’avait plus prise sur quoi que ce soit. Autrement, c’est au cœur de la détresse et du désespoir que cette parole prophétique a vu le jour pour redonner courage et susciter un regain de confiance en Dieu, ce Dieu pour qui rien n’est impossible. Cette invitation nous est aussi adressée à nous hommes et femmes du 21ème siècle. En effet, aujourd’hui où les crises économiques, les troubles politiques, les guerres, la perte de valeurs morales, les fanatismes religieux et bien d’autres problèmes du genre constituent le lot de l’humanité, pouvons-nous être vraiment dans la joie ? Certes, ce n’est pas évident ! Mais, bien sûr ! Car nous avons bien d’autres motifs pour nous réjouir. Réjouissons-nous car Dieu nous aime ; il veut nous sauver ; il nous manifeste son amour par sa présence dans le quotidien de notre vie. Dans notre détresse comme dans notre bonheur, il est avec nous. Réjouissons-nous aussi car notre monde connaît des progrès dans beaucoup de domaines : spirituel, humain, technologique, scientifique, etc. oui, frères et sœurs, « soyez toujours dans la joie du Seigneur. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche ». (Ph 4, 4.5). Oui, le Seigneur est proche ; et tel doit être le motif spécifique de la joie du chrétien. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, soyons rassurés, « le Seigneur est proche », il est même là au cœur de notre vie. Voilà qui affermit notre espérance et ne nous autorise plus à nous faire des soucis pour quoi que ce soit. Notre sérénité, notre patience et notre persévérance doivent être les signes manifestes de notre allégresse entant que chrétiens. Les motifs de notre joie, nous les connaissons, les signes aussi. Il nous reste de savoir comment acquérir la vraie joie.


2- Le chemin de la véritable joie : Dans l’Evangile de ce jour, nous avons entendu que les gens qui venaient à Jean Baptiste lui demandaient : « que devons-nous faire » ? La question est revenue par trois fois de suite et a mérité une triple réponse. Nous avons nous aussi à poser cette question : « que devons faire » ? Il s’agit bien du "faire" ! Oui, "faire". Parce que nous ne devons pas nous contenter de croire. Il nous faut aussi agir. Agir, oui, agir. Pas n’importe comment. Mais selon les convictions de notre foi. Dans sa Lettre Apostolique Porta fidei, le Pape Benoît XVI insiste justement sur la foi agissante.

 « L’année de la foi sera aussi une occasion propice pour intensifier le témoignage de la charité. (Car)…. La foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait un sentiment à la merci constante du doute. (…) Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin. Grâce à la foi, nous pouvons reconnaître en tous ceux qui demandent notre amour, le visage du Seigneur ressuscité ». (PF n°14). Evidemment, ne nous contentons pas de belles intensions et de belles paroles. Agissons plutôt! Quant à la manière, l’enseignement de JB nous en donne les pistes.


2.1- Pour les contemporains de Jean Baptiste : S’adressant en effet aux foules qui lui demandent ce qu’elles doivent faire, JB répond : « celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même » ! Pour JB, thésauriser jusqu’à son superflu alors que des gens croupissent dans la misère, c’est faire de l’injustice. En demandant de partager les besoins élémentaires avec ceux qui sont dans la nécessité, il nous invite ainsi à la charité. N’est-ce pas là le sens du principe de la destination universelle des biens, principe cher au bienheureux Jean Paul II ? (Laborem Exercens). Aux publicains, il répond : «  n’exigez rien de plus que ce qui est fixé ». En fait, il leur demande de pratiquer l’honnêteté dans l’exercice de leur métier, d’éviter les malversations, de se garder de vouloir s’enrichir au détriment des plus pauvres. Aux soldats, JB répond : « ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde ». Ici enfin, JB recommande la justice.

En un mot, la charité, l’honnêteté et la justice, voilà les principes fondamentaux que prescrit JB aux foules, aux publicains et aux soldats venus le questionner pour savoir comment mener une véritable conversion.

 

2.2- Et nous, aujourd’hui, que devons-nous faire ? Chers frères et sœurs, et nous, que devons-nous faire pour sortir de nos péchés, péchés de prêtre, de diacres, de chefs de service, d’employés, de policiers, de douaniers, de taximans, de revendeuses, de catéchistes, de catéchumènes, de parents, d’enfants, d’enseignants, d’élèves etc ? Osons poser la question à JB. Nous aurons sans doute notre réponse. Mais, depuis le temps de la prédication du précurseur, la réponse n’a pas changé. Elle nous est donnée d’avance. Chacun la connaît, selon la vie qu’il mène. Autrement, ce que chacun de nous a à faire n’est pas tellement différent de ce que le prophète a demandé autrefois à ses contemporains : charité, honnêteté et justice. Faisons effort pour qu’il y ait moins de violence dans nos villes et villages, moins d’avortements, moins d’abandon d’enfants, moins de solitude chez les personnes âgées, moins de discordes entre voisins, moins d’inégalités et d’injustices de toutes sortes, moins de guerres interminables. Cela fait, nous jouirons enfin de la joie et de la bonté ; nous vivrons enfin dans l’action de grâce et dans la paix. Alors, toutes les familles et tous les peuples baigneront dans un climat de paix et leurs relations seront bien meilleures. Alors, le règne de Dieu viendra.


Mon frère, ma sœur, laissons éclater notre joie, car Dieu est au milieu de nous. Puisse  notre joie être parfaite aujourd’hui, demain et pour toujours! Amen !

                                                                                           Abbé Marc Boima KOLANI



14/12/2012
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