surgeetambula Marc KOLANI

Le retour du Seigneur: Mon homélie du 18 novembre 2012, 33ème dimanche du temps ordinaire, année B.

Mon homélie du 18 novembre 2012, 33ème dimanche

 du temps ordinaire, année B.

Textes liturgiques

Première Lecture : Dn 12, 1-3 ;

Graduel : Ps 15

Deuxième Lecture : He 10, 11-14.18 ;

Evangile : Mc 13, 24-32

Les Juifs attendent toujours la venue du Messie. Les Chrétiens attendent son retour. Pour les uns, il vient. Pour les autres, il est déjà venu ; il est là ; et, il reviendra. De part et d’autre, il s’agit toute de même de l’attente. Et dans la problématique de cette espérance, s’entretiennent non seulement des controverses, des disputes et des persécutions, mais aussi parfois des faits insolites ou même des anecdotes qui brisent la monotonie de la méfiance. Ainsi, un philosophe Israélien du nom de Martin BUBER disait à un groupe de prêtres : « je propose que nous attendions tous, Juifs et Chrétiens, le Messie. Quand il apparaîtra, nous lui demanderons : êtes-vous déjà venu ici ? » Et, il s’empressa d’ajouter : « j’espère en ce moment précis me trouver près de lui pour lui chuchoter à l’oreille : pour l’amour du ciel, ne répondez pas ! » Ma présente méditation s’inscrit dans le régime chrétien….

Bien chers amis, pendant que nous arrivons à la fin de l’année dédiée à saint Marc, le retour du Seigneur se trouve être le centre de la Liturgie de la Parole de ce 33ème dimanche du temps ordinaire de l’année B. Ma méditation portera d’une part sur cet événement et d’autre part, sur le jour de sa réalisation pour aboutir aux applications qu’on peut en faire pour le quotidien de la vie.

 

1-      Le retour du Seigneur

Jadis, les prophètes, observant certains phénomènes naturels comme les étoiles filantes et les éclipses, s’imaginaient que c’est ainsi que finirait le monde. Et les pages apocalyptiques notamment d’Isaïe, Daniel, Joël et Ezéchiel laissaient croire que tout sera bouleversé. Ainsi, pour évoquer l’événement final, saint Marc s’inspire de ces derniers et fait dire à Jésus : En ces temps-là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l‘homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. Aussi, vers la fin de cette page d’évangile, l’auteur prête à Jésus un discours plus inquiétant en suggérant une fin tragique pour le monde avant la fin de cette génération. On peut se demander si Jésus pensait à une fin tragique du monde ou s’il suggérait que le monde est en train d’accomplir calmement son destin ? L’« apocalypse » signifie-t-elle ruines, destructions et épouvante ? Non ! Le thème fondamental de cette péricope n’est pas la fin du monde mais l’arrivée du Fils de l’homme qui vient nous sauver. N’est-ce pas là la réponse du Père à notre prière : Que ton règne vienne !  Maranatha, viens Seigneur Jésus ? Il s’agira donc du déchirement de l’univers qui laissera apparaître le mystère qu’il cache. Ce mystère, c’est la bonne Nouvelle ; et cette Bonne Nouvelle, la voici : Jésus viendra dans la Gloire divine, comme Seigneur et Juge. Ainsi, plutôt que fin du monde, apocalypse signifie « révélation », comme certaines traductions le disent si bien à travers l’appellation qu’elles donnent au dernier livre de la Bible. Et par révélation, il faut entendre : dévoilement des choses cachées. Oui, Jésus viendra dans la gloire comme Seigneur et juge. L’évangéliste insinue que Jésus est bien cet Homme plongé dans la Gloire divine à qui Dieu remet le Royaume éternel. Et que fait-il ? Il envoie ses anges pour rassembler les élus des 4 coins du monde. Et c’est là la grande et joyeuse espérance du Christianisme.

 

2-      Mais quand cela adviendra-t-il ?

Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Ce verset me rappelle une question qu’un catéchumène m’a posée il neuf ans. Voici, à peu près, ce qu’il disait : Les propos de Jésus sont-ils encore d’actualité ? Il parlait de sa génération ou du moins d’une génération de son époque, n’est-ce pas ? Et, nous voilà 2000 ans après! Ou bien, combien d’années dure une génération pour les chrétiens ? A vrai dire, je ne me rappelle plus quelle réponse je lui avais donnée, mais il importe de savoir que par-là, Jésus veut nous faire savoir que le monde est déjà en train d’accomplir son destin ; que le scénario est effectivement en train de se dérouler ; qu’il est manifeste pour ceux qui veulent bien voir, les fidèles vigilants qui se tiennent sur leurs gardes. Car l’enseignement de Jésus est absolument certain, indépassable, éternel. En effet si la foi chrétienne affirme que le Christ sera présent à la fin des temps, elle affirme aussi, et c’est une dimension importante de notre foi, que depuis l’Incarnation, le Christ ne cesse pas d’être présent parmi nous. A partir de cet événement, il est dans l’état d’un perpétuel retour. N’est-ce pas ce que nous chantons à l’Anamnèse ? Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là.

D’ailleurs, nous n’avons pas à nous poser la question de savoir quand cela arrivera-t-il de façon précise, car la question ne nous concerne pas directement. Il n’y a pas urgence à s’inquiéter. Jésus nous dissuade même de noter le calendrier de Dieu, de calculer les délais,

de nous livrer à des pronostics comme les Mayas qui prévoient la fin du monde au 21 décembre 2012. Alors, il nous fait cette confidence étonnante : Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

 

3-      Quelles implications pour nous aujourd’hui ?

Bien chers frères et sœurs, nous sommes peut-être habitués à ce proverbe : l’essentiel avant l’agréable. Dans notre vie, nous sentons parfois le besoin de faire disparaître le superficiel, l'apparent, pour découvrir l'essentiel. Il en va de même quant à l’avènement du Royaume de Dieu. Parfois, il ne peut s'établir fermement en nous et prendre à nos yeux toute son importance qu'à partir de la fin "d'un" monde. Jésus nous dit que devant tous les signes avant-coureurs qu'il nous décrit, nous qui sommes ses disciples devons relever la tête car notre Rédemption est proche.

D’ailleurs, au lieu de ressasser en nous la question comment tout cela va-t-il finir, interrogeons-nous pour savoir comment nous pouvons percevoir la présence du Christ dans le monde. Des points de repère nous en sont donnés : les gestes d’amour et les relations de tous les jours qui mettent du soleil dans la vie, en voilà quelques signes discrets de la présence de Jésus qui souvent, ne sont même pas perceptibles, mais qui sont d’une importance capitale. La présence effective de Jésus aux siens ne se voit pas forcément. Il faut que chacun apprenne à porter sur les autres ce même regard que Jésus porte sur eux afin que ceux qui doutent et qui désespèrent discernent la présence de Dieu et de son Christ dans le monde.

Chers amis, combien cette fin d'année liturgique, combien le terme de ces nouveaux 365 jours qui sont à décompter du temps de notre vie, doit nous inciter à nous accrocher plus que jamais désormais à l'essentiel, au durable, à l'éternel ! Nous devons nous sentir talonnés. Il n’y a pas une minute à perdre. Car le temps presse! Ne le perdons pas en sombrant dans l'absurde! Combien notre souci d'apostolat doit être stimulé par l'Evangile de ce jour".

Que l’Esprit Saint nous accorde l’intelligence spirituelle de notre pèlerinage sur cette terre, de sorte que nous puissions discerner toutes choses sur l’horizon de notre destinée éternelle.

Bon dimanche à tous et à chacun sous le regard bienveillant de notre Seigneur Jésus Christ.

Abbé Marc Boima KOLANI

 

 



15/11/2012
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